Voyageurs

Saisir l’instantanéité des multiples déplacements et situations des voyageurs dans un cadre spatial et temporel défini par mon propre voyage

Le projet « Voyageurs »

12 H 31, la gare, fourmilière humaine.
Départ 13 H 01, Lille Flandres, OUIGO N° 7835, 2 ème classe, voiture 5, place 574
Arrivée 16 H, Lyon Part-Dieu.
Correspondance, 16 mn.
Les références de mon train tournent en boucle dans ma tête comme une litanie. Les gens se croisent dans tous les sens, seuls ou en petits groupes. Parfois un flux massif de silhouettes et de bagages agglutinés se pressent vers un étroit couloir.
J’erre au milieu de l’agitation. Je cherche les tableaux d’affichage qui m’indiqueront la voie.
Départ 16 H 16, TER N° 17625, 2 ème classe, placement libre.
Chacun poursuit son voyage. Les lieux bétonnés sont tour à tour vides ou remplis d’hommes et de femmes pressés qui s’ignorent les uns les autres. Proximité anonyme, étrange sensation de solitude au milieu de la foule.
L’appareil en bandoulière autour du cou, je déclenche en marchant. Prise de vue ventrale sans viser, sans cadrer, et sans mise au point sur un endroit précis. Dans le train, j’observe les quais par les fenêtres des wagons encore à l’arrêt, je déclenche à la volée, rapidement.
Instantanés qui figent les mouvements dans le temps, les photos, fortement contrastées, illustrent les voyageurs et leurs trajectoires dans cet environnement urbanisé sombre, éclairé par des lumières artificielles disparates et blafardes.
Arrivée 17 H 39, Grenoble.
Balayant les panneaux du regard, je cherche la sortie.
Comme moi, un jeune homme est arrivé à destination.

Focale fixe de 35 mm, prise de vue sans visée ni cadrage, mise au point aléatoire.